Male rancher in a farm

Améliorer le BEA tout en assurant des conditions de travail sereines aux éleveurs

Permettre aux éleveurs du GIEE “Bien vivre avec son troupeau” d’identifier et d’évaluer des solutions d’amélioration du bien-être animal contribuant à travailler et vivre dans des conditions sereines au quotidien dans leur élevage.

L’objectif de ce travail avec le GIEE** “Bien vivre avec mon troupeau” est de construire une méthodologie de diagnostic de la relation entre bien-être animal et de la qualité de vie au travail de l’éleveur, et de pouvoir suivre les éleveurs* dans la mise en place de solutions répondants aux « bien-êtres ». 

*Le terme « éleveur » sera utilisé pour désigner à la fois éleveurs et éleveuses

**GIEE = Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental

Genèse du projet

72% des éleveurs voient les attentes sociétales en matière de bien-être animal comme pouvant être une opportunité mais qui représente néanmoins une part de contrainte pour une majorité d’entre eux (Des éleveurs sensibles au bien-être animal – Bien vivre le bien etre animal (chambres-agriculture.fr)). Au sein du travail réalisé par le LIT OUESTEREL, sur l’engagement des éleveurs dans une certification de bien-être animal, ce résultat se retrouve dans une moindre mesure puisqu’environ 30% des éleveurs voient le bien-être animal comme une opportunité et environ 45% comme une force. Le premier mot leur venant à l’esprit quand on dit « bien-être animal » est un mot positif, que ce soit en lien avec l’animal ou en lien avec l’éleveur et son métier. Enfin, 70% des éleveurs trouvent gratifiant et plaisant le fait de travailler avec leurs animaux. Ces travaux illustrent un lien fort entre le bien-être animal et la représentation du métier par les éleveurs, mais ils n’évaluent pas la synergie pouvant exister entre bien-être animal et la qualité de vie au travail de l’éleveur.

L’objectif de ce travail avec le GIEE “Bien vivre avec mon troupeau” est de construire une méthodologie de diagnostic de la relation entre bien-être animal et qualité de vie au travail de l’éleveur, et de pouvoir accompagner les éleveurs dans la mise en place de solutions répondants aux « bien-êtres ».  

Méthodologie du diagnostic bien-être animal / bien-être de l’éleveur

Avant d’évaluer l’impact de solutions de bien-être animal sur ces critères de qualité de vie au travail, 9 éleveurs du GIEE normand « Bien vivre avec mon troupeau » ont défini leur métier, leur épanouissement dans cette profession et leur lien avec leurs animaux :  

Ce sont des éleveurs qui aiment leur métier, qu’ils décrivent comme une passion et qu’ils font par envie. Pour certains, il s’agit d’un aboutissement, pour d’autres c’est un engagement. Ils définissent également leur métier comme une remise en question perpétuelle (intéressante et motivante) à laquelle il faut trouver des solutions. Néanmoins, l’élevage est aussi pour eux un investissement en temps qui empiète parfois sur la vie personnelle.  

Les éleveurs interrogés se sentent bien au contact de leurs animaux, parfois même mieux qu’avec les humains. Certains parlent d’harmonie avec les animaux ou de binôme humain-animal. Ils évoquent aussi la crainte de perdre un animal à la suite d’un problème de santé face auquel ils se sentent parfois impuissants.  

Les éleveurs caractérisent leur bien-être selon plusieurs axes et l’assimilent souvent à « la même chose que le bien-être animal ». Les premiers éléments cités sont donc des critères physiologiques, en lien avec les besoins fondamentaux (dormir, manger, etc.). Les autres éléments cités sont des critères liés à des notions psychiques (stress, temps pour soi, etc.), cognitives et sociales (reconnaissance, valorisation, etc.).  

La définition des différents bien-être donnée par les éleveurs est étroitement liée à la qualité de vie au travail. Seuls les critères liés aux besoins fondamentaux ne sont pas directement cités dans la liste des critères de qualité de vie au travail établie dans ce projet. Cependant, ils se retrouvent derrière le critère de revenu, répondant ainsi à la question : « est-ce que mon revenu me permet de satisfaire mes besoins fondamentaux ? ». 

DEFINIR LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL DES ELEVEURS : CREATION DE 2 OUTILS COMPLEMENTAIRES

La qualité de vie au travail est propre à chaque individu. Elle est aussi dépendante du contexte et de l’instant dans lesquels elle se définit. Une liste de 27 critères a été établie par co-construction à travers les enquêtes et tests auprès des éleveurs du GIEE « Bien-vivre avec mon troupeau », des entretiens avec un ergonome et une psychologue, des tests auprès des éleveurs du GIEE « Bien-être des Hommes et des animaux ». Ces 27 critères sont répartis en 6 axes comme l’indique le tableau ci-dessous.  

Critères qualité de vie au travailTélécharger

A partir de cette liste de critères, deux outils complémentaires ont été créés. 

Evaluation d’une solution BEA sur la qualité de vie au travailTélécharger

Une version pour une notation globale de sa qualité de vie au travail sur l’exploitation est également disponible afin de faire un bilan des critères bloquants ou sensibles.

Evaluation de ma qualité de vie au travail globaleTélécharger

Les deux outils ainsi créés peuvent être utilisés pour 1) évaluer l’effet des mesures de bien-être animal déjà adoptées sur les critères de bien-être au travail qui importent vraiment à l’éleveur avant de choisir d’autres améliorations et 2) faire un bilan quelques temps après la mise en place d’une nouvelle mesure d’amélioration du bien-être animal. 

évaluer l’impact de solutions de bien-être animal sur le bien-être de l’éleveur

Les éleveurs du GIEE « Bien vivre avec mon troupeau », du GIEE « Bien-être des Hommes et des animaux » et enquêtés dans le cadre du projet MULTIBOV ont évalué l’impact de solutions de bien-être animal mises en place dans leur élevage sur leur qualité de vie au travail. Ce sont 23 éleveurs (20 laitiers et 3 allaitants) qui ont notés un total de 32 pratiques. Ils représentent ainsi 51 couples uniques éleveur-solution.  

Les premiers résultats montrent qu’en moyenne, une solution de bien-être animal a un impact positif sur chacun des critères définis ci-dessus. Il existe cependant des hétérogénéités en fonction des solutions évaluées, du contexte de l’élevage, de la subjectivité de chacun et du degré d’importance d’un critère pour l’éleveur. 

Ce travail sera prochainement complété par de nouvelles enquêtes. 

Pour en savoir plus

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, vous pouvez nous contacter.

03/10/2024