Grâce à la co-construction, ce projet a cherché à identifier les pratiques, les freins et les solutions pour rendre accessible des produits de volailles locaux et durables dans la restauration collective, sur le territoire du Pays d’Ancenis.
Les consommateurs revendiquent la proximité et leurs achats sont de plus en plus tournés vers le local. De plus, rendre accessible une alimentation locale et durable en restauration collective est un enjeu au cœur des préoccupations des citoyens. Les produits animaux, plus contraignants à transformer et à conserver, sont plus rarement commercialisés en circuits courts.
Pourtant, le Pays d’Ancenis possède de réels atouts, une terre d’élevage et un outil de transformation local, prochainement modernisé. 75% de la surface totale du territoire est agricole, ce qui constitue une offre alimentaire importante sur ce territoire pilote, avec une diversité et une complémentarité des productions animales et végétales. De plus, le Pays d’Ancenis est motivé à valoriser localement sa production, avec le développement en cours d’un plan alimentaire territorial (PAT).
Ainsi, l’objectif de ce projet est d’aider les producteurs et les fournisseurs locaux à développer l’approvisionnement des collectivités (restauration collective) au sein de la COMPA de façon à rendre accessible une alimentation de qualité, locale et durable. Pour cela, le LIT OUESTEREL a mené une série de 4 ateliers de co-construction en 2020 et 2021, et est arrivé à des pistes d’actions à mettre en place en 2023.
En regroupant les différents acteurs du territoire concernés (éleveurs, représentants des cantines, parents d’élèves…), chacun a sa propre définition d’une volaille locale et d’une volaille durable. Pour se mettre d’accord, le LIT OUESTEREL a cherché à combiner les visions de chacun pour retenir des définitions communes lors du premier atelier de co-construction sur le sujet :
Une volaille locale est une volaille élevée, transportée, abattue et transformée le plus à proximité possible de son lieu de consommation. Il n’y a pas de distance précise définie, l’idée étant plutôt de valoriser les productions, infrastructures, équipements et emplois les plus locaux possibles. Cela laisse donc la possibilité de s’éloigner du lieu de consommation, si la production, les ressources matérielles ou humaines ne sont pas présentes à proximité.
Une volaille durable est une volaille locale, élevée dans un respect de l’environnement et du bien-être animal qui va au-delà de l’obligation règlementaire, ce type de production devant être connu, accepté et soutenu par la population.
Pour développer l’approvisionnement des cantines en volailles locales et durables comme définies ci-dessus, des éléments clés (ingrédients) doivent être respectés. Le principal porte sur une volonté politique marquée qui impulse le changement. Bien que déclencheur, cet élément n’est cependant pas suffisant pour fédérer les acteurs de la chaîne de valeur autour de cette démarche, et le légitimiser auprès de la population. D’autres éléments doivent alors entrer en jeu : traçabilité et transparence entre les acteurs de la chaîne de valeur pour créer une véritable dynamique et une solidarité entre eux, ainsi que de la communication autour des volailles produites. L’attention doit aussi être portée sur la limitation de l’augmentation des coûts pour que la population comprenne, accepte et soutienne cette démarche qui devra être accessible à tous.
Face à ces ingrédients, de multiples attentes, besoins et contraintes ont pu être identifiés au cours des ateliers par les acteurs de la chaîne de valeur (par exemple garder de la diversité sur le territoire, avoir un outil d’abattage et transformation à proximité des élevages en filière longue, assurer la livraison aux cantines un jour précis…). Pour y répondre, trois grandes thématiques d’action ont été proposées en atelier, et s’articulent dans les différentes étapes de la chaîne de production :
– À l’amont, encourager davantage les éleveurs locaux à produire plus durablement ;
– À l’aval, sensibiliser davantage les convives à une alimentation responsable ;
– À l’interface entre l’amont et l’aval, structurer l’offre et la demande en volailles locales et durables.
La dernière citée semble particulièrement impactante pour réussir à développer rapidement l’approvisionnement des cantines en volailles élevées localement et durablement. Ainsi, le LIT OUESTEREL s’est concentré en 2023 sur le dessin des contours d’une mission sur la structuration de l’offre et demande s’appuyant sur les travaux déjà réalisés. Ce travail mené par la CompA débutera courant 2024 sous l’égide du LIT OUESTEREL.
26/09/2023