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Mesurer les effets antibactériens d’huiles essentielles sur des germes identifiés en volaille, porc et bovin à l’aide de l’aromatogramme

Depuis quelques années, et dans le cadre de la réduction souhaitable de l’usage des antibiotiques, tout en maintenant la santé des animaux, nous constatons la montée en puissance de l’utilisation des médecines dites alternatives en substitution aux antibiotiques. L’usage de tels traitements (phytothérapie, aromathérapie…), s’il n’est pas documenté et maitrisé, peut entraîner des effets secondaires délétères, autant pour la santé des animaux que pour la qualité des produits animaux. C’est pourquoi il est apparu pertinent de développer des techniques d’analyse dédiées, à même de confirmer l’existence d’une activité antimicrobienne de différentes huiles essentielles et d’explorer les effets des doses utilisées.

Dans ce contexte, le projet développé par RESALAB OUEST et le Réseau Cristal a permis d’élaborer une méthode d’utilisation de l’aromatogramme pour répondre à une problématique bactérienne donnée. Cette méthode a été testée sur des groupes de bactéries pathogènes présentes chez les volailles, les porcs et les bovins.

l’aromatogramme pour mesurer l’activité d’huiles essentielles sur des bactéries pathogènes

L’aromatogramme permet de mesurer in vitro l’activité des huiles essentielles sur les bactéries pathogènes : des prélèvements effectués sur des organes sont préparés puis mis en contact avec les différentes huiles essentielles sur des milieux nutritifs sur des boîtes de Pétri. Plus une huile essentielle est active contre la bactérie, plus son diamètre d’inhibition est élevé. 

Dans ce projet, trois groupes de bactéries pathogènes ont été testés chez les volailles (escherichia coli 078K80, enteroccocus caecorum, campylobacter jejuni), chez les porcs (escherichia coli, streptococcus suis, pasteurella) et chez les bovins (escherichia coli CS31A, mannhemia haemolytica, staphylococcus aureus).

Développement d’une méthodologie d’utilisation de l’aromatogramme

A partir d’un ensemble d’huiles essentielles sélectionnées* dans la littérature et réputées antibactériennes et dont l’usage est autorisé par la réglementation en tant d’additif alimentaire dans un contexte d’élevage, la méthodologie consiste à :

– Préparer des inoculum standardisés puis à ensemencer de la gélose ;

– Réaliser un aromatogramme avec des quantités variables d’huiles essentielles, en présence de témoins positifs et négatifs ;

– Réaliser 3 essais semblables afin d’interpréter les effets des huiles essentielles testées en fonction des différentes concentrations.

Un protocole de suivi spécifique des essais a ainsi été mis en place. Enfin, des règles d’interprétation ont été élaborées, en fonction du diamètre d’inhibition et du coefficient de variation (dispersion). Ces règles permettent de s’assurer de l’efficacité de l’effet d’une huile essentielle in vitro.

Au total, 1512 aromatogrammes ont été conduits pendant ce projet.

*Les huiles essentielles (HE) testées sont : cinnamomum aromaticum cassia, cymbopogon nardus, corydothymus capitatus, eugenia caryophyllus, origanum vulgare, pelargonium graveolens, thymus mastichina, thymus vulgaris ct thymol.

Des résultats prometteurs

Cette étude, menée depuis 2020, a validé que :

– Certaines bactéries sont très sensibles in vitro aux HE (campylobacter, colibacille, pasteurelle et staphylocoque doré), alors que d’autres le sont beaucoup moins (enterocoque et streptocoque) ;

– L’activité antibactérienne est liée à la quantité d’HE ;

– Certaines HE ont bien des effets antibactériens sur certaines bactéries et il y a des différences plus ou moins importantes de sensibilité entre les souches (par exemple, il a été démontré que l’HE cinnamomum aromaticum cassia est très antibactérienne sur le germe de campylobacter, avec une importante régularité).

COnclusion

Cette étude a donc permis :

– De connaître les huiles essentielles potentiellement les plus actives sur la bactérie, quelle que soit la souche incriminée, et donc de constituer des solutions prêtes à l’emploi dès la suspicion de l’affection ou de l’apparition d’un risque pour les animaux ;

– De connaître des huiles essentielles qui peuvent avoir une bonne activité suivant la souche qu’il est possible d’apprécier in vitro à l’aide de l’aromatogramme ;

– D’avoir une technique de laboratoire utilisable pour aider le vétérinaire dans le choix de l’huile essentielle et de réaliser une préparation magistrale pour le traitement individuel en bovin avec prescription sur ordonnance (ex : mammite à staphylocoque).

Pour en savoir plus

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette technique, vous pouvez contacter :

Angélina RIGAUDEAU – Co-gérante RESALAB OUEST

contact@groupecristal.fr

02 51 91 29 05

www.resalab.fr

25/09/2023