Le projet WAIT4*, démarré en janvier 2023 pour une durée de 5 ans, s’intéresse à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et des nouvelles technologies pour évaluer des indicateurs pertinents de bien-être des animaux confrontés aux défis de la transition agroécologique. Piloté par Florence Gondret, Directrice de Recherche à INRAE au sein de l’UMR Pegase, et financé dans le cadre du programme PEPR Agroécologie et Numérique, ce projet regroupe de nombreux acteurs institutionnels et académiques : INRAE, Inria, CEA, INSA, Institut Agro Rennes-Angers, Université Rennes 1, INSA-Rennes, Oniris, ENVT, VetAgroSup, AgroParisTech et Université Paris-Saclay, et d’autres acteurs comme la start-up AIHERD, et le LIT OUESTEREL.
* WAIT4 : Welfare: Artificial Intelligence and new Technologies for Tracking key indicator Traits in animals facing challenges of the agroecological Transition
WAIT 4 s’inscrit dans le contexte de la transition numérique (nouvelles technologies et intelligence artificielle) et de la transition agroécologique des systèmes d’élevage. La transition agroécologique a des impacts majeurs sur le bien-être de l’animal avec des effets positifs attendus (choix, espace, liberté d’expression des comportements), mais génère aussi des vulnérabilités spécifiques liées à des environnements fluctuants (moins optimisés) en raison du changement climatique. En fonction de ces impacts, qu’ils soient positifs ou négatifs, le BEA peut fluctuer au cours de la journée de l’animal, des semaines voire des mois ou saisons.
Dans ce contexte, le projet WAIT4 a plusieurs objectifs :
– Identifier et analyser en temps réel des indicateurs du BEA, dans différents environnements et en réponse à diverses pratiques agroécologiques. Cela passe tout d’abord par le développement ou test des capteurs qui évaluent les comportements, les constantes physiologiques et les émotions des animaux, puis en développant des algorithmes d’IA pour extraire des indicateurs pertinents du BEA ;
– Définir des signaux précoces de détérioration ou d’amélioration du BEA, en suivant les variations des indicateurs précédemment définis.
En répondant à ces objectifs, WAIT4 a pour ambition de réunir une communauté scientifique interdisciplinaire pour :
– Objectiver le bien-être animal en dynamique grâce aux nouvelles technologies d’acquisition et de traitement de données numériques ;
– Passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats dans le cadre de la transition agroécologique des systèmes d’élevage ;
– Evaluer les pratiques agroécologiques par une approche intégrative, dans la recherche d’une synergie entre bien-être animal, santé et production.
Les espèces étudiées dans le cadre de ce projet sont les porcs, les bovins et petits ruminants, en systèmes conventionnels ou biologiques.
Les nouvelles technologies permettent de suivre les différentes composantes du bien-être animal (état mental de l’animal, comportement, choix et physiologie) :
L’état mental s’apparente à comment l’animal perçoit son environnement, et les émotions qui en ressortent. Ces dernières peuvent être évaluées à l’aide de micros et caméras.
Les choix des animaux peuvent être évalués grâce aux automates (préférences alimentaires et de buvée) ou à l’étude des interactions sociales par exemple.
Les positions et activités des animaux peuvent être mesurées à l’aide de GPS, capteurs d’ombrage, accéléromètres, caméras thermiques et vidéos.
Différents capteurs peuvent mesurer les constantes physiologiques : thermomètres, capteurs métaboliques et mesures d’indicateurs dans le lait.
Pour toutes ces composantes, WAIT4 ira tester des outils connectés existants, développer des capteurs et coupler les équipements. L’IA sera ensuite utilisée pour coupler ces données hétérogènes (en termes de nature et de temporalité) obtenues pour identifier des indicateurs de BEA pertinents, ainsi que les seuils de déviations qui déclencheront des alertes.
Pour obtenir des méthodes génériques de mesure du BEA et établir des seuils d’alertes adaptés à chaque situation, des données seront acquises dans des situations variées pour chacune des espèces étudiées en termes de :
– Climat : France (Grand Ouest, Sud-Ouest, région parisienne) et régions d’outre-mer (Guyane) ;
– Environnements : en bâtiment, en milieu ouvert, en situations de stress thermique ou vagues de chaleur ;
– Pratiques : jeux sociaux, choix alimentaires, pâturage, pastoralisme, agriculture biologique.
De part son statut de living lab, le LIT OUESTEREL assurera la collaboration entre les acteurs du projets pour partager et échanger sur les concepts du bien-être animal et de l’agroécologie. L’objectif est de fournir une base de connaissances communes à une communauté de scientifiques venant de domaines différents (de l’éthologie aux sciences du numérique).
Le LIT OUESTEREL intervient également à l’interface entre le projet et la société, pour acculturer et disséminer les résultats du projet auprès des parties prenantes des filières d’élevage et du grand public.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, vous pouvez consulter les documents ci-dessous, ou contacter Florence Gondret (INRAE), porteuse du projet : florence.gondret@inrae.fr
04/10/2023