Le LIT OUESTEREL a officiellement démarré à l’automne 2019 mais sa genèse est plus ancienne.
Il faut remonter à la fin de l’année 2015 et au rapport « Agriculture et Innovation 2025 » demandé par le gouvernement à plusieurs personnalités, dont le Président d’INRAE. Ce rapport avait pour objectif général de définir des « orientations pour une agriculture innovante et durable ». Au titre des préconisations, les missionnés avaient proposé de mettre en place des dispositifs d’innovation ouverte sous la forme de Living Labs.
L’idée était de co-construire les innovations en mettant autour de la table l’ensemble des parties prenantes pour trouver des compromis auxquels chacun peut adhérer. La préconisation a été retenue par le gouvernement en 2016 qui a demandé de se focaliser sur deux projets, les grandes cultures en Auvergne et l’élevage en Bretagne.
Au titre du deuxième projet sur l’élevage en Bretagne, l’INRA, devenue aujourd’hui INRAE, a donc commencé à travailler au montage d’un tel dispositif avec ses partenaires traditionnels (chambres régionales d’agriculture, instituts techniques du domaine animal, acteurs économiques agro-alimentaires…) en étendant très vite le périmètre géographique à la Normandie et aux Pays de la Loire. L’attention a peu à peu été centrée l’amélioration du bien-être animal, la réduction des usages d’antibiotiques en élevage, et les conditions de revenu, de travail et de vie des éleveurs en se plaçant dans une perspective One Welfare. Le spectre des partenaires a été élargi, en associant des acteurs spécialistes de l’innovation, des distributeurs, des abattoirs, des vétérinaires ou encore des associations du bien-être animal.
Pour disposer des premières ressources budgétaires sur la durée, un projet porté par l’INRAE répond à l’appel à projets France 2030 dit des « Territoires d’Innovation » (TI) et devient l’un des 24 lauréats à l’automne 2019. Ce projet TI, qui devra être mené jusqu’en 2027, est mis en œuvre dans le cadre de l’association LIT OUESTEREL créée officiellement en février 2020 par EUREDEN, INRAE et TERRENA.
L’association compte aujourd’hui (janvier 2024) 65 adhérents contre 41 au départ. Ses partenaires sont organisés en collèges :
Les membres de droit de l’association sont la Banque des Territoires, les trois Conseils Régionaux de Bretagne, de Normandie et des Pays de la Loire qui soutiennent également l’association financièrement depuis le début de l’initiative, et trois Communautés de Communes qui sont les trois terrains pilotes du projet : la Communauté de communes du Kreiz Breizh (CCKB) en Bretagne, le Pays d’Argentan, d’Auge et d’Ouche (PAAO) en Normandie, et la Communauté de communes du Pays d’Ancenis (ComPA) dans les Pays de la Loire.
« Les conditions d’élevage, le bien-être et la santé des animaux sont des notions multidimensionnelles que les différents acteurs abordent selon des angles distincts. Leur amélioration requiert dialogue, empathie et compréhension pour aboutir à des solutions efficaces et acceptées de tous. Le laboratoire d’Innovation Territorial est un dispositif ouvert de recherche-développement-innovation-action qui place au cœur de sa démarche les éleveurs, les consommateurs et les citoyens. »
Hervé GUYOMARD, président de l’association LIT OUESTEREL, directeur de recherche à l’INRAE et membre fondateur
« Face aux difficultés auxquelles sont confrontées les filières animales de l’Ouest, le LIT offre une opportunité de co-construire des innovations (agronomiques ou zootechniques, techniques, numériques, organisationnelles ou encore liées aux produits), de les tester dans des exploitations et de les diffuser dans un maximum d’élevages répartis sur tous les territoires de l’Ouest de la France. »
Jean-François APPRIOU, administrateur à la coopérative Eureden et membre fondateur
« En impulsant cette initiative ouverte et collaborative qu’est l’Association, nous franchissons une étape supplémentaire de notre démarche La Nouvelle Agriculture® pour engager les agriculteurs et les citoyens dans la définition de nouvelles pratiques d’élevages encore plus respectueuses du bien-être animal et plus économes en antibiotiques et ainsi, valoriser durablement nos filières et nos territoires. »
Olivier Chaillou, agriculteur, président de Terrena et membre fondateur
01/03/2023